L’éditorial du Christian Collin, président de Val-de-Marne Environnement

Val de Marne environnement a tenu son assemblée générale –à distance – le 8 Novembre 2020

Rapport moral du Président

L’action de Val-de-Marne environnement s’inscrit dans la durée. Depuis 28 ans nous nous efforçons de ne « rien lâcher » sur les questions d’environnement.

Malheureusement le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et l’actuelle pandémie nous donnent raison.

Mais les prises de conscience évoluent rapidement ces derniers temps. De grandes attentes en direction des associations d’environnement se font jour. Ce qui nous responsabilise d’autant plus.

Nous nous efforçons d’intervenir dans les documents d’urbanisme le plus en amont possible : dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique régional [sg_popup id= »628″ event= »click »](SRCE)[/sg_popup] dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux [sg_popup id= »642″ event= »click »](SDAGE)[/sg_popup], dans les Schémas de Cohérences Territoriales [sg_popup id= »646″ event= »click »](SCOT)[/sg_popup], dans les Plans Locaux d’Urbanismes Intercommunaux [sg_popup id= »654″ event= »click »](PLUI)[/sg_popup], et, bientôt dans le Schéma Directeur de la Région ile-de-France [sg_popup id= »659″ event= »click »](SDRIF)[/sg_popup] prochainement mis en révision.

Nous visons l’intérêt général au-delà des clivages politiciens ou de l’intérêt personnel des acteurs concernés en promouvant par exemple la mise en place d’un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux [sg_popup id= »663″ event= »click »](SAGE)[/sg_popup] pour la Seine centrale au droit de la métropole du Grand Paris.

Nous suscitons des débats publics dans lesquels nous présentons des argumentaires aux habitants et usagers concernés.

Nos propositions cherchent à s’inscrire dans les grands cycles naturels de l’eau, du carbone, de l’azote, du phosphore etc,

Ces « solutions fondées sur la nature » passent par les hommes qui dans le monde actuel, pratiquement totalement anthropisé, sont devenus incontournables pour les mettre en place.

Les hommes étant désormais très majoritairement urbains, c’est aussi par les villes et les métropoles que nous pourrons réinscrire nos actions dans les processus naturels. Nous espérons obtenir des changements de comportement et nous nous inscrivons dans les démarches de transition.

Nous intervenons à la demande des associations locales, pas seulement dans le département, mais aussi là où les enjeux sont stratégiques ;

Sur le triangle de Gonesse pour éviter la destruction de 300 hectares de terres les plus fertiles d’Europe à 15 km du centre de Paris,

A Gentilly pour préserver un espace vert contigu à une station du RER B et donc directement accessible pour les métropolitains,

Sur l’île Seguin pour la végétaliser plutôt que de la couvrir de dizaines de milliers de m2 de bureaux.

A titre d’exemple, nous proposons de planter des arbres dans l’emprise centrale de l’Ile Seguin pour ne pas faire obstacle, avec des bâtiments de plus de 30 mètres de haut et de plus de 50 mètres par endroits, au flux d’air longeant la Seine. Les arbres par évapotranspiration rafraîchissent l’air. Ils fixent aussi les particules, les poussières, les oxydes d’azote et de soufre ainsi que le carbone. Le renouvellement, le rafraîchissement et l’épuration de l’air peuvent ainsi se développer aux alentours dans les secteurs densément construits.

En présentant aux acteurs locaux riverains de l’île Seguin, le patrimoine arboré dont nous disposons sur certaines îles de la Marne comme l’île des Loups, nous leur donnons à voir ce qu’ils pourraient avoir dans deux siècles.

Nous initions aussi une stratégie de valorisation des forêts sur les îles franciliennes. Le SCOT de la Métropole du Grand Paris, les PLUI, mais aussi la prochaine révision du SDRIF pourront prendre en compte les services écosystémiques rendus par de tels espaces arborés sur le chapelet des îles qui caractérise l’Ile-de-France.

La construction de plus de 100 000 m2 de bureau alors que se développe le télétravail est-elle opportune ? Le faire sur une île au milieu d’un couloir de renouvellement de l’air de la métropole est-ce le meilleur parti que l’on puisse tirer de la vallée de la Seine?

Porter notre point de vue et le faire partager est déjà une victoire.

Même si l’île des loups n’a qu’une surface de quelques hectares et que de jeunes arbres offriront des services écosystémiques limités pendant longtemps, nous pouvons espérer que l’évolution des mentalités de quelques métropolitains sur ce site emblématique, les amène à changer leurs comportements au-delà de ce territoire et de ce projet d’aménagement.

Christian Collin
Président de Val-deMarne-Environnement